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Voyage dans le point

La ligne enferme la forme, la contient, la rassure, la resserre, la qualifie. La ligne évolue dans le Concept de Beau qui plaît universellement sans concept. Il lui faut une maîtrise exceptionnelle pour la rendre signifiante. C'est une toile qui emprisonne. La Forme n'a pas de respiration ni de ponctuation dans la ligne autre que celle de son suspens-e.

 

Le Point évolue dans le Sublime, dans cette sphère de la Raison qui se déchaîne. Il est l’incroyable inquantifiable. Il est l'Essence même de la Forme qu'il enfante et qu'il tue. C'est un annonciateur, un assassin, un prophète terrible et merveilleux de ce qui est advenu ou de ce qui va advenir. C'est une promesse, une décompensation, une incantation, une exhortation à l'être ou au disparaître. 

 

Il n'y a pas de durée ni de lieu dans le point comme dans la ligne qui engendre le temps et l’espace. Il vit et meurt et ressuscite en même temps, éternellement, instantanément, de manière Révolutionnaire.

 

 

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Texte ci-dessus.

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Considérations sur le point

Naviguer dans le point n’est pas une chose facile. Comment appréhender l’intangible, l’inconcevable, l’ineffable par lesquels tout devient et/ou disparaît ? Comment penser l’Origine alors que notre esprit s’affirme dans le Commencement ?

On pense communément que du point naît la ligne dans un mouvement d’extension, de juxtaposition ou dans le mouvement. Mais il existe également l’évolution inverse.

Le côtoyer, c’est être confronté aux limites de son entendement, de sa raison,  c’est côtoyer les limites de l’incompréhensible, de SON incompréhensible.  Aussi de son Manque.

Quand on pense le saisir, il nous échappe et nous revient en pleine face avec la force du choc originel. Le problème du point, pour revenir à la citation de Kant « Toute forme de notre connaissance commence par les sens, passe par delà à l’entendement et s’achève dans la raison », c’est qu’il est impossible pour le saisir de se fier aux sens. Le point est insensible, an-esthétique, il est accessible brutalement d’abord dans l’entendement puis se conceptualise dans la raison.

Il est le centre de toutes les/nos projections. Par lui et en lui, nous passons simultanément du sublime au terrible. C’est difficile de ne pas laisser transpirer sa petite histoire dans la Grande histoire de cette géométrie de l’ineffable. C’est pour ça que parfois, je repense à la pensée de Cioran « J’erre dans le temps comme une pute dans un monde sans trottoir ». Il n’est pas allé assez loin.

 

Le point est une rencontre ponctuelle qui se répète indéfiniment et qui bouleverse à jamais toutes les certitudes esthétiques.

 

On a du mal à penser l’Origine quand son intra-personnel l’interdit et paradoxalement somme de le faire. Parfois, il faut se résigner à ne pas pouvoir mettre des mots et une forme à son Origine. Alors parfois, la colère nous envahit et une fois engouffré, absorbé par le point, nous sommes tentés de tout arrêter. Mais cette terrible anti-particule pernicieuse et merveilleuse, cet atome de l’invisible de soi et du monde, nous reprend d’assaut avec une force vitale exceptionnelle. Un point c’est tout. Point à la ligne

SI je devais, et il serait peut-être salutaire pour moi de l’envisager à présent, tracer une ligne, je serais bien embarrassée. Quelle énergie lui donner, quel souffle, quel présence dans le monde ?

 

Le point, cet éclair de l’être, peut foudroyer toutes les tentatives de le faire.

 

C’est pourquoi, parfois, nombreux sont ceux qui errent dans le point comme un randonneur sans son sentier, désorientés, sans ligne pour pouvoir se détendre, se laisser aller, se laisser surprendre dans le plan, dans la réalité et non pas le réel dont on a pour beaucoup fine conscience.

 

A l’origine, était le néant. Au commencement fût le point, l’orientation, les pôles, les axes qui naquirent avec lui.

 

La ligne enferme la forme, la contient, la rassure, la resserre, la qualifie. La ligne évolue dans le Concept de Beau qui plaît universellement sans concept. Il lui faut une maîtrise exceptionnelle pour la rendre signifiante. C'est une toile qui emprisonne. La Forme n'a pas de respiration ni de ponctuation dans la ligne autre que celle de son suspens-e.

 

Le Point évolue dans le Sublime, dans cette sphère de la Raison qui se déchaîne. Il est l’incroyable inquantifiable. Il est l'Essence même de la Forme qu'il enfante et qu'il tue. C'est un annonciateur, un assassin, un prophète terrible et merveilleux de ce qui est advenu ou de ce qui va advenir. C'est une promesse, une décompensation, une incantation, une exhortation à l'être ou au disparaître. 

 

Il n'y a pas de durée ni de lieu dans le point comme dans la ligne qui engendre le temps et l’espace. Il vit et meurt et ressuscite en même temps, éternellement, instantanément, de manière Révolutionnaire.

 

La sidération est un entre-soi exceptionnel, libre et indépendant. Elle nous surprend, nous propulse, nous échappe, nous nargue, esquive dans la monotonie des plans achromes des quotidiens qui s'enchaînent. La fulgurance de la sidération d’un point, d’un être, de cet artefact du monde,  conduit à des pensées extrêmes et labiles dont les limites frôlent les parois glissantes de l'insondable. On ne peut la provoquer, elle naît de l'inouï et des volutes de la reconnaissance, d'un entre-deux déjà-vu pourtant impalpable et fuyant. Le point, cet éclair de l’être, cette révolution est partout et nulle part. Quiconque veut s’en saisir arrache à pleines mains des pans d’une étendue tangible dont il se tapisse la chair. Pourtant, dans le déni et, à son insu, il est en son centre, ce point de croix, en son cœur immatériel.

La sidération est la patience d’un monde qui éclot inopinément dans l’en-soi sans crier gare. Le silence se fait rupture, silence dans le soupir, abîme dans la dépression, béance dans la cavité où tout renaît ou re-meurt. On ne cesse de vivre et de revivre, de mourir et de remourir dans le point et sa sidération sidérale.

 

Naissance : ô bénie du verbe, elle pulse dans le sang du créateur, elle vibre dans le pinceau de l’artiste. Tout s’organise à partir de son artefact généreux et fécond.

 

Mort : ô maudite des mots. Elle se émerge brutalement sans faire de révérence. Les pâtes sèchent, les croûtes s’infectent, les châssis s’enchâssent.

 

La symbolique des trois points maçonniques: l'un pour la thèse, l'autre pour l'antithèse et le supérieur pour représenter l'attitude plongeante, dialectique et ascendante qu'adopte le frère pour faire émerger l'harmonie dans cette discordance. Je vis dans un état permanent initiatique, intellectuellement et artistiquement sans loge ni gourou. D'où on peut comprendre ma quête qui n'en finit pas sur le point.

La nature de ma pensée n'est pas seulement dialectique mais apologétique ascendante.

Je recherche l'architecture complexe de ce monde à travers son plus petit corpuscule si accessible et pourtant vain et il doit bien y avoir un point de fuite dans ce chaos.

 

 

Le point, en écoutant les anciens donnerait le plan puis la ligne enfin l’espace. Or, Toujours est la substance du Point . Ensuite naît l’impulsion cette action d’une force endogène qui agit par poussée intrinsèque. Cette force tend à imprimer un mouvement ou une forme au point, cette condition, ces nécessités et gravités intérieures  préalables qui demeurent en toute chose.

Cette poussée féconde fonde conjointement l’espace et le temps. La vie est une conséquence impulsive du point.

Comment qualifier cette force originelle ? C’est l’union de l’idée ou du concept et de l’intention qui pousse le point à s’auto-engendrer comme espace-temps. Cette force a la particularité d’être compulsive et/ou réversible. L’espace est soit en expansion soit en contraction. La force, engendrant le monde, la vie, les êtres, la nature peut être également, dans une poussée inverse, un besoin irrépressible d’accomplir un acte absurde ou antisocial du point de vue de la psychiatrie ou une œuvre d’art selon l’esthétique.

 

Comment cette force pénètre-elle dans le Point ? Elle y est latente autant dans ses impulsions  paradoxales centripètes et centrifuges. Ainsi, le Concept serait consubstantiel au Point.  Le Point serait le tout premier Concept « trilectique » avec 1/Le Point, 2/l’intention et 3/l’espace-temps comme origine. Nicolas Gisin, Professeur et physicien à l’université de Genève avance « « le vrai hasard permet la non-localité »  Le Point serait partout et nulle part et ce serait donc d’une manière exceptionnelle et accidentelle que l’impulsion aurait été donnée avec les conséquences qu’elle engendre. Pulsion du hasard se faisant chose ? Ou l’impulsion ne serait-elle pas tout simplement ce hasard se manifestant dans le Point pour se faire chose ? Ce qui interpelle, quand on est confronté à la trilectique du Point, c’est que l’origine du monde est fondée dans le déni de sa propre essence car, si on le savait, l’encre aurait cessé de couler sur ce sujet. Déni originel donc d’un Point d’où serait née l’impulsion (intention-concept).

 

Les points ainsi n’auraient pas forcément de liens entre eux pensés dans une micro échelle comme celle de la physique quantique. Les forces ne seraient donc pas toutes identiques et équivalentes. C’est ce qui crée la diversité du monde et les épopées esthétiques de l’Histoire de l’Art. Cette force peut être protéiforme et imprévisible. Ce n’est pas une force continue progressant selon un déterminisme mais selon des volontés multiples générant des interférences. Il peut y avoir des ruptures et des dépassements.

L’œuvre d’art comme la folie psychique ainsi est protéiforme et infiniment renouvelable.

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